L'aménagement du quartier des Champs Bleus a fait l'objet d'une réflexion globale, transversale et prospective dès sa conception initiée par une volonté politique forte et pleinement assumée. Elle a permis d'aboutir à un projet exemplaire, résolument tourné vers un urbanisme durable et maitrisé. Cette volonté d'aménager autrement a été créatrice d'un étroit partenariat entre tous les acteurs : aménageur, élus, urbaniste, maitres d'œuvre, techniciens, Ademe, Agence Locale de l'Energie et du Climat du Pays de Rennes (Alec), Agence d'Urbanisme du Pays de Rennes (Audiar) et Rennes Métropole. La ZAC des Champs Bleus fut ainsi une des premières opérations de l'agglomération rennaise à avoir suivi la démarche ADDOU (Approche du Développement Durable dans les Opérations d'Urbanisme), adaptation rennaise de la démarche AEU, permettant d'aborder l'ensemble des thèmes propres au développement durable et non plus seulement l'environnemental.

Par ailleurs, une charte de Développement Durable à l’échelle de la commune a été rédigée en 2006, suite à une démarche participative avec les citoyens intitulée "Vezin 2020, ensemble imaginons demain" (mobilisation d'une cinquantaine de Vézinois et du Conseil Municipal des Enfants); elle définit les engagements éthiques de la commune et de ses habitants dans le cadre d’une démarche de développement durable. Concernant l'aménagement urbain et l'habitat, il précise que la ZAC des Champs Bleus doit viser la haute qualité environnementale et servir de référence en termes de projets urbains. Les bâtiments participent pour 43 % à l’énergie consommée en France et contribuent de manière non négligeable (22 %) à l’émission des gaz à effet de serre (GES). C'est dans ce sens que vont les décisions prises lors du Grenelle de l'Environnement. Il est important et urgent d’agir pour limiter leurs incidences. D’ici à 2050, les pouvoirs publics veulent diviser par 4 la consommation énergétique totale du parc de bâtiments.

Par la signature avec l’Union Européenne de la Convention des maires, aux côtés de 4043 villes et intercommunalités européennes, le 07 septembre 2009, la commune s’est engagée à diminuer d’au moins 20 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2020 par rapport à 2006. Dans ce cadre, un plan d'actions pour l'énergie durable a été défini. Son application vise le renforcement de la dimension énergétique dans notre politique publique et la mobilisation du territoire, l'amélioration de la performance énergétique des bâtiments communaux et de l'éclairage public, la sensibilisation des habitants, la mise en place de mesures en faveur du développement des déplacements doux. Ce Plan communal invite les acteurs du territoire à s’approprier un mode de consommation plus économe en privilégiant un développement plus durable. En outre, la qualité de vie des habitants est une préoccupation forte de cette démarche, ainsi, par exemple, les mesures en faveur de l’habitat durable, accroissent le confort, diminuent les charges financières et contribuent à réduire la précarité énergétique des ménages. Cet engagement communal est en phase avec le Plan Climat Energie Territorial (PCET) de Rennes Métropole qui est le modèle de développement durable et solidaire du territoire ayant vocation à intégrer la problématique énergétique et climatique dans l’ensemble des politiques publiques de Rennes Métropole. Au niveau de Rennes Métropole, le principal enjeu est la diminution du trafic routier dont les émissions en gaz à effet de serre s'élèvent à près de la moitié de celles du territoire ; le secteur de l'habitat représente le 2ème secteur de ces émissions. Le PCET vise à planifier et aménager le territoire, à mobiliser les habitants et acteurs du territoire ; il développe un habitat et des services urbains (transports collectifs et déchets) économes en énergie.

En 2006, par la création d’un réseau de chaleur alimenté par une chaufferie bois, la collectivité a voulu limiter la dépendance des usagers aux énergies fossiles et contribuer à la diminution et à la maîtrise des émissions polluantes. Ce choix de la biomasse est primordial pour anticiper l’augmentation du prix des énergies fossiles dans un contexte très incertain et pour assurer aux habitants un approvisionnement énergétique renouvelable à un coût acceptable sur le long terme. Le réseau urbain raccorde des bâtiments communaux (mairie, école…) et privés (logements collectifs et semi-collectifs des secteurs 1 & 2 de la ZAC) ainsi que l’EHPAD intercommunal.

La mise en application des objectifs qualitatifs doit être menée, tant au niveau de l'aménagement des espaces publics, que de la réalisation des opérations immobilières. Elle doit être le fruit d’un travail entre les opérateurs, leurs architectes et maîtres d'œuvre, et l’aménageur. Un travail d'information et de sensibilisation du public, mené conjointement par la commune et l'aménageur, assurera la pérennité des dispositifs mis en place.

Les prescriptions et recommandations qui accompagnent ce projet ont également pour objectif de maîtriser les impacts des bâtiments sur l'environnement extérieur et créer un environnement intérieur sain et confortable. Leur application "intelligente" (en fonction des priorités de chacun et du contexte environnemental de chaque terrain) n'engendre pas obligatoirement de surcoût. Au contraire, cette démarche, outre ses vertus écologiques et paysagères permettra d'améliorer le confort des logements (isolation, acoustique, éclairage,…) et de diminuer les charges (économies d'énergie et d'eau, coût d’entretien,…). Le projet des Champs Bleus, à vocation principale d'habitat vient, en continuité immédiate du centre-ville et permet de préserver la coupure verte entre la commune et la ville centre de l'agglomération, Rennes. Elle permet également de rééquilibrer l'urbanisation de Vezin le Coquet sur sa partie Est, et de renforcer ainsi le centre-ville grâce à une densification croissante des habitations d'est en ouest et des implantations d'équipements à la limite ouest de la ZAC.

La force du projet réside dans le fait que l'ensemble des problématiques ont été traitées et pensées en transversalité :

• Un développement solidaire et durable, économe en énergie et réducteur des émissions de gaz à effet de serre : o densité au centre du quartier et orientation judicieuse des bâtiments, o exigence accrue des performances énergétiques des constructions, o chaufferie biomasse (bois) alimentant un réseau de chaleur pour environ 500 logements, l'EHPAD et des bâtiments communaux, o plan de déplacements privilégiant l'usage des transports en commun et des cheminements doux (piétons, vélos), o optimisation de l'éclairage public par la mise au point d'un plan lumière.

• Une protection de l'environnement concrète et visible : o gestion alternative des eaux pluviales dans les espaces publics : noues, bassins et plantations ralentissent l'écoulement des eaux favorisant leur infiltration o préservation de la ressource en eau dans les projets de construction : récupération des eaux de pluie et limitation des débits, o conservation et mise en valeur des haies bocagères existantes, o création d'un parc linéaire de plus d'un hectare au cœur du quartier, o préservation des zones humides et du corridor écologique du Lagot, o respect de la topographie du site valorisant les vues lointaines sur la ceinture verte et l'horizon rennais, o gestion optimisée des déchets par la mise en place de points d'apport volontaire enterrés et répartis sur l'ensemble des quartiers.

• Un accueil de tous dans le cadre de la politique de l'habitat de Rennes Métropole (PLH): o mixité sociale : accession libre et logements aidés (locatif social et accession aidée), o diversité des formes urbaines : lots libres de tailles variées, maisons groupées, collectifs et intermédiaires, o équipements d'intérêt général : EHPAD, salle communale, espaces publics...

• Un nouveau morceau de ville : o en continuité avec l'existant et en lien direct avec les équipements et services du centre-ville, o un nouveau visage pour l'entrée de ville requalifiée en véritable boulevard urbain assurant la sécurité des piétons et des cyclistes.