Description
L’EcoQuartier du 4/5 Sud de Méricourt est né de la convergence de 3 éléments qui nous semblent être au cœur des débats sur la ville durable :
La culture au cœur de la ville L’association des habitants à la conception de la ville Le recyclage des fonciers en friche
Très vite, quand il accède à la tête de la mairie, Bernard Baude souhaite engager un processus profond de mobilisation de la population autour des projets de développement de la commune. C’est la naissance des Assises Locales. Cette vision est d’autant plus signifiante dans le bassin minier qu’il existe une culture fondée sur la soumission au pouvoir en place, issu des politiques paternalistes menées pendant des décennies par les compagnies minières privées puis les Houillères de Bassin, entités publiques qui n’ont pas changé réellement la gestion des ressources humaines et la logique d’encadrement très prononcée. Par conséquent, la règle est de considérer que l’élu local est doté d’un mandat démocratiquement acquis, incontestablement légitime, qui lui donne toute latitude pour orienter seul ses décisions.
Dans ce contexte naissant de démocratie participative, la question de la modernisation de la médiathèque se pose dès 2006 et, parallèlement aux débats engagés avec un collectif d’habitants sur le projet culturel de cet équipement, sa localisation est aussi interrogée : rénovation/extension du bâtiment existant, construction neuve à côté du collège ou sur la friche du 4/5 sud. En lien avec la Mission Bassin Minier, le choix se porte assez vite sur le site du 4/5 Sud, friche minière, dont le potentiel saute aux yeux : Une faille urbaine pour recoudre la ville Un laboratoire de conversion d’une friche industrielle en quartier d’une ville durable Une superficie raisonnable au regard d’une grande ambition
C’est donc à partir de la médiathèque, dont le programme architectural intègre très tôt une exigence environnementale élevée, que sera imaginé l’EcoQuartier du 4/5 Sud. Grâce à la convergence des visions politiques, techniques et citoyennes, l’ambition est de coller au plus près des exigences de la ville durable. Le projet intègre donc les fondamentaux, tels que communément admis au milieu des années 2000 : mixité fonctionnelle, haute qualité environnementale des bâtiments, promotion des énergies alternatives, gestion alternative des eaux pluviales, intégration paysagère, biodiversité, modes doux, gestion intégrée des déchets… Pour autant, dans la démarche de projet, la gouvernance apparaît particulièrement volontariste, et constitue un élément déterminant pour la tenue dans le temps des objectifs. Ainsi, autour du maire, et de ses adjoints, on trouve d’abord une équipe technique de la ville très mobilisée, stable et faisant preuve de cohésion. La ville s’appuie depuis l’origine du projet sur un outil particulier, la Mission Bassin Minier, association créée par l’Etat, la Région , les Départements et les EPCI du Bassin Minier pour accompagner les politiques d’aménagement et de développement du territoire, en particulier en s’appuyant sur l’héritage minier considéré comme Patrimoine Mondial par l’UNESCO depuis le 30 juin 2012. Le rôle de la Mission Bassin Minier est d’apporter un appui technique aux collectivités, notamment dans la phase d’émergence des projets (programmes, ingénierie financière, mise en réseau des partenaires), mais aussi de favoriser les approches exploratoires, reproductibles, ambitieuses en terme d’architecture ou de paysage.
Le choix de confier l’opération à un aménageur a été motivé, après débats, par les capacités limitées de la commune, tant en termes de moyens financiers mobilisables massivement et à court terme que d’ingénierie spécialisée en interne. Pour autant, il a été acté avec le concessionnaire, la SEM Territoires 62 (ex ADEVIA) que le pilotage stratégique restait de la responsabilité de la commune, qui a, de plus, imposé, le recrutement par la SEM d’un assistant à maîtrise d’ouvrage, chargé notamment de la rédaction d’un cahier de prescriptions urbanistiques, architecturales et environnementales, des visas des permis de construire et de l’accompagnement des acquéreurs particuliers des parcelles vendues dans la cadre de l’opération. Pour muscler encore la gouvernance du projet, un chargé de mission « démocratie participative » a été recruté, avec le soutien financier du Conseil Régional. En effet trop souvent, l’association des habitants est considérée comme un enjeu majeur sans qu’on lui consacre de moyens spécifiques. Ici, cette mission bénéficie des moyens en personnel et en budget dit « participatif ».
Enfin, le projet se veut innovant aussi jusque dans les modes de production de la ville. Ainsi, il est prévu d’engager très rapidement une démarche d’habitat participatif, de mobiliser les premiers habitants sur des aménagements spécifiques au sein de la trame verte ou encore d’encourager des usages et des modes de gestion collectifs, dans le domaine de la convivialité, des déplacements ou de l’entretien des espaces extérieurs. L’EcoQuartier du 4/5 Sud n’est pas un projet figé, il évolue en fonction de la mobilisation de l’ensemble des partenaires, des évolutions réglementaires ou technologiques, des tensions sur les marchés immobiliers. Il s’inscrit aussi résolument dans les démarches volontaristes et innovantes. Il est ainsi prévu d’étudier plus en détail les conditions dans lesquelles notre projet pourrait concourir à l’amorçage de la Troisième Révolution Industrielle, pensée par Jérémy Rifkin et portée par la Région Nord Pas de Calais et la CCI Régionale.
Alors que les premiers usagers de la médiathèque se sont appropriés le lieu depuis 2 ans maintenant, les premiers habitants poseront leurs meubles à partir de septembre 2014, les travaux du Restaurant municipal et du centre social, réunis dans un bâtiment unique, le Central, pourraient commencer au début de l’année 2015. Dans le même temps, d’autres opérations de logements seront engagées laissant espérer la concrétisation de la moitié du projet à l’horizon 2016.