Description
Le projet Paris-Saclay Le territoire de la Zone d’Aménagement Concerté du quartier de l'Ecole polytechnique s’inscrit dans celui du projet national Paris-Saclay. Terre de science depuis les années 50, le plateau de Saclay regroupe, à une quinzaine de kilomètres de Paris, environ 15% des effectifs de la recherche publique française et de puissants pôles de R&D privés directement connecté à des zones d’activités dynamiques, représentant 200 000 emplois ainsi que 47 000 étudiants répartis dans les universités Paris-sud et Versailles-Saint-Quentin ainsi que dans les grandes écoles. S’appuyant sur cet ensemble scientifique et économique exceptionnel, le projet de Paris-Saclay entend faire émerger un écosystème de l’innovation de rayonnement mondial, mettant à profit l’ensemble des ressources de la métropole francilienne et mis en réseau grâce au métro Grand Paris Express. Pour assurer le succès de ce projet, l’Etat a inscrit depuis le 3 mars 2009, les opérations de Paris Saclay parmi les Opérations d’Intérêt National (OIN) concernant 49 communes. Un établissement public d’Etat, l’Etablissement public Paris-Saclay (EPPS), a été créé le 3 juin 2010 par la loi du Grand Paris. Il a pour objet l’impulsion et la coordination du développement du projet Paris-Saclay. L’EPPS procède aux études nécessaires à la définition du projet, notamment dans ses composantes urbaines, techniques, économiques et environnementales, en étroite collaboration avec l’Etat, les collectivités et la communauté scientifique et économique. Des orientations ont été élaborées à l’échelle de l’OIN par le groupement Michel Desvigne Paysagiste/ Xaveer de Geyter Architecten / Floris Alkemade Architects.
Le projet Campus Urbain Paris-Saclay Coeur scientifique du projet Paris Saclay, organisé autour de la future Université Paris-Saclay, le Sud du plateau de Saclay, long de 7 km et d’environ 600 hectares, doit à terme devenir un campus urbain innovant d’envergure internationale qui accueillera à l’horizon 2025, 15 000 habitants, 20 000 enseignants-chercheurs, 30 000 étudiants et 21 000 salariés. Le projet campus accueillera l’arrivée de six établissements et la relocalisation d’une partie de l’université Paris-Sud. Ce projet scientifique doit s’inscrire dans un projet urbain, permettant le déploiement du campus, l’accueil d’entreprises et d’habitants par la création de quartiers vivants structurés par un paysage accueillant. Il s’agit de développer des offres d’habitat qualitatives afin de répondre aux attentes des futurs usagers du Campus, des salariés et entreprises du territoire. L’objectif d’une adéquation entre les offres d’habitat et les offres d’emploi futures, tout en diversifiant les possibilités de parcours résidentiels actuels des ménages et des étudiants, est affirmé comme une visée essentielle du projet. Le projet sera également durable d’un point de vue environnemental, en gérant de manière collective les enjeux liés à l’énergie, à la gestion des eaux pluviales et à l’assainissement.
Cette réflexion d’ensemble est développée par l’équipe de maîtrise d’œuvre paysagère et urbaine conduite par Michel Desvigne avec Floris Alkemade et Xaveer de Geyter, selon les principes suivants :
- Un système de parcs : il s’agit de concevoir un paysage structurant à l’échelle du campus urbain. Il se rattache à la géographie amplifiée des coteaux pour constituer le cadre physique dans lequel s’installeront des différents quartiers du campus urbain.
- La création de plusieurs quartiers mixtes et compacts, avec deux projets urbains majeurs : le quartier de l’Ecole polytechnique à l’est, sur la commune de Palaiseau et Saclay, et le quartier du Moulon à l’ouest, sur les communes de Gif-sur-Yvette, Orsay et Saint- Aubin.
- Une chaîne des lieux majeurs : il s’agit d’un tracé linéaire qui est constitué d’une séquence de lieux publics très variés. Condensateur d’usages, il constitue l’espace public représentatif du campus.
- Une structuration du territoire par les transports en commun organisée autour de trois gares du métro et un transport en commun en site propre (TCSP) ; les mobilités douces et le nouveau maillage viaire viendront organiser les quartiers et leur desserte et offrir de nouvelles connexions entre les quartiers et avec les villes existantes. Afin de faciliter la mise en œuvre du projet Campus, deux ZAC ont été créés :
- la ZAC du quartier de l’Ecole polytechnique à l’est (232 ha), située sur les communes de Palaiseau et Saclay,
- la ZAC du Moulon à l’ouest (337 ha), située sur les communes de Gif, Orsay et Saint-Aubin. Ces deux ZAC constituent un seul et même projet urbain. La Vision Eco-territoire Le projet Paris-Saclay a mis en place une stratégie d’Eco-territoire où la notion de territoire s’étend au-delà de l’échelle de l’éco-quartier. Elle s’appuie sur 6 piliers permettant d’apporter des réponses à chacun des enjeux développement durable. A chacun de ces piliers sont associés des objectifs et indicateurs de suivi : 1. Concilier Ville et Nature - Minimiser la consommation de ressources foncières - S’appuyer sur le projet pour mettre en place une trame verte et bleue - Développer des liens durables entre les citoyens et leur environnement 2. Développer une maîtrise globale de l’eau - Limiter les risques d’inondation - Optimiser la consommation et les ressources en eau potable - Coordonner les acteurs dans le domaine 3. Mettre en oeuvre la Transition Energie-Climat - Tendre vers la sobriété énergétique sur le neuf et sur l’existant - Mettre en place un bouquet d’énergies renouvelables et des infrastructures énergétiques intelligentes et bas-carbone 4. Mettre en place une économie circulaire - Réaliser un chantier exemplaire optimisant l’équilibre matériaux/déchets - Développer des filières innovantes de recyclage et de valorisation 5. Faciliter la mobilité à faible impact - Mettre en place des conditions pour un fort développement des solutions alternatives à la voiture - Faire évoluer l’usage de la voiture 6. Utiliser l’accélérateur numérique - Mettre le numérique au service des ambitions de l’Eco-territoire.
Les engagements dans le Contrat de Développement Territorial Dans le cadre du CDT mis en place sur le territoire sud de l’OIN, composé Palaiseau, Saclay, Orsay, Gif-sur-Yvette, Saint-Aubin, Bures-sur-Yvette, les Ulis, communes de la Communauté d’Agglomération du Plateau de Saclay, une stratégie développement durable a été élaborée en s’inspirant de la Vision Eco-territoire. Ainsi, plusieurs objectifs et moyens d’application ont été formulés :
- concilier la préservation de ces espaces et leur appropriation par les usagers du territoire. Il s’agit premièrement de protéger les espaces ouverts pour s’assurer de leur pérennité. C’est le sens de la création par la loi de la zone de protection naturelle, agricole et forestière du plateau de Saclay. Deuxièmement, le projet s’appuie sur les espaces ouverts comme facteur d’identité et de lisibilité du territoire. Avant même que la région ne définisse les caractéristiques des trames bleues et vertes à l’échelle francilienne, l’EPPS a mis l’accent sur les continuités écologiques et sur le patrimoine des étangs et des rigoles, des sites inscrits et classés des vallées de la Bièvre et de l’Yvette. Ces dispositions étaient cohérentes avec les propositions de la région en matière de trames bleues et vertes. Troisièmement, le CDT vise à intensifier les liens entre les espaces ouverts et le territoire, dans une dynamique d’imbrication entre ville et nature.
- valoriser la vocation agricole du plateau en optimisant son intégration dans le fonctionnement du territoire Afin de garantir la viabilité économique et fonctionnelle des exploitations agricoles du territoire, les opérations d’aménagement devront donc être compatibles avec les impératifs de fonctionnement de l’agriculture sur le plateau. Cela s’accompagne d’un processus de diversification des cultures et de rapprochement du cycle production/consommation. Ensuite, il s’agira de mettre en place une forme de gouvernance agro-écologique du territoire, avec l’ensemble de ces acteurs.
- Mettre en œuvre la transition énergétique et écologique en encourageant le fonctionnement systémique du territoire Trois axes sont complémentaires dans cette démarche : la sobriété, en limitant la consommation globale des bâtiments ; la production locale et renouvelable, en favorisant le développement des énergies durables et la récupération d’énergie ; enfin l’intelligence et l’innovation, en optimisant les échanges entre production et consommation, en mobilisant le savoir-faire scientifique et technologique des acteurs du territoire. Un projet d’expérimentation «Smart Energy», basé sur un couplage entre un réseau électrique intelligent et le réseau de chaleur, sera mis en place à une échelle inédite à ce jour en France pour ce type de projet. Il s’agit d’optimiser le fonctionnement systémique du territoire à toutes les échelles, de l’ilot jusqu’au grand territoire.
- Mettre en place une gestion des eaux équilibrée entre le plateau et la vallée La gestion de l’eau est une thématique essentielle de la stratégie de développement durable. De nombreux aménagements seront réalisés pour absorber les eaux pluviales : bassins de rétention intégrés à des parcs paysagers, rénovation des rigoles et réseaux de noues le long des voiries… Les discussions en cours donneront lieu à une meilleure structuration de la gouvernance sur cette thématique afin de renforcer le travail de planification et limiter les risques d’inondation.
Aujourd’hui, l’EPPS souhaite valoriser sa stratégie en matière de développement durable, ambitieuse, innovante et cohérente à l’échelle du Sud Plateau. C’est pourquoi, il engage simultanément les deux ZAC composants le campus urbain, dans la démarche Ecoquartier proposée par l’Etat.