Description
HISTORIQUE DU VAL FOURRE
A la fin des années cinquante, avec la croissance démographique que connaît la région parisienne et l’essor industriel de la Vallée de Seine, les besoins en logements étaient considérables. Pour y remédier, l’Etat avait organisé l’urbanisation à travers les « Zones à Urbaniser en Priorité » (ZUP). En 1959, l’arrêté de ZUP du Val Fourré est signé. La conception en est confiée à Raymond Lopez. Les premiers logements, dotés de tous les éléments de conforts modernes, voient le jour en 1963. Le quartier qui se dessine bénéficie d’un environnement remarquable en bords de Seine et dispose de nombreux équipements. Cependant, pour assurer l’équilibre financier de l’opération, le nombre de logements limité au départ à 5 780 logements passe à 8 230. Le Val Fourré devient alors la plus grande ZUP de France. La fragilisation sociale commence dès les années 1980 avec la mutation de l’activité de l’industrie automobile dans la vallée de la Seine qui engendre 32 000 licenciements. Parallèlement, le succès de l’accession à la propriété et plus particulièrement l’attrait suscité par la maison individuelle en lotissement, incitent les classes moyennes à quitter le Val Fourré. Dans les années 1990, le Val Fourré devient alors une figure emblématique de la crise des banlieues avec une vacance locative importante (10% du parc) et une concentration de ménages précaires qui stigmatisent le quartier.
15 ANNÉES DE RENOUVELLEMENT URBAIN
Pour y remédier, un programme d’investissement public sans précédent est engagé en 1995 : le Projet Mantes en Yvelines. Cette démarche repose sur une organisation exceptionnelle, une gouvernance partenariale, d’importants moyens financiers mobilisés et des opérations de renouvellement urbain d’envergure. Les représentants de l’Etat, de la Région Ile-de-France, du Département des Yvelines, des communes de Mantes-la-Jolie, Mantes-la-Ville et Buchelay et de l’agglomération ont mis en commun leurs outils d’intervention contractuelle au service du projet. Ainsi, tous les dispositifs sont associés : GPU, GPV, contrat de ville, CUCS, programme européen PIC Urban, zone franche urbaine. La convention ANRU en 2005, puis la création de l’Opération d’Intérêt National Seine Aval en 2007, ont permis de conforter cette dynamique et la culture de projet.
Grâce à ce partenariat, le projet de territoire a été mis en œuvre avec efficacité en créant les conditions pour engager rapidement les opérations de renouvellement urbain. Ce travail a été facilité par la création en 1996 d’un établissement public d’Etat, l’Etablissement Public d’Aménagement du Mantois Seine Aval (EPAMSA) assurant à la fois la direction de projet et la mise en œuvre des principales opérations en mandat et permettant une collaboration étroite entre la Ville de Mantes-la-Jolie pour la traduction des enjeux et objectifs.
En matière de bilan, ces quinze années de renouvellement urbain ont permis la réalisation de plus d’une centaine d’opérations de démolition, construction, aménagement d’espace public, création d’équipements, accélérant ainsi le processus de transformation du Val Fourré. Les travaux sont achevés dans cinq quartiers : Médecins Sud, Explorateurs, Ecrivains, Garennes et Inventeurs. Les travaux sont encore en cours dans le quartier des Peintres Médecins. Au total, à la fin de la convention ANRU, 6 quartiers sur les 12 que compte le Val Fourré auront été aménagés, soit 81 hectares sur 135 (60%) et 3 354 logements sur les 5 890 (56%).
Après cette phase d’intense réinvestissement, même si des difficultés urbaines et sociales demeurent, le Val Fourré est aujourd’hui apaisé et entre dans un cadre de fonctionnement plus normalisé. Le quartier doit aujourd’hui participer au même élan de développement de l’agglomération tout en profitant d’une politique spécifique de réduction des inégalités urbaines et sociales. L’objectif poursuivi par le territoire est maintenant une intégration totale dans le fonctionnement de l’agglomération et une attractivité retrouvée portée par une exigence en matière de développement durable dans ses 3 piliers économique, social et environnemental.
LES DÉFIS DE DEMAIN : FAIRE DU VAL FOURRE UN ECO-QUARTIER INTÉGRÉ AU TERRITOIRE
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2022 UNE AMÉLIORATION SANS PRÉCÉDENT DE L'ATTRACTIVITÉ DU VAL FOURRE L’arrivée prévue d’Eole, qui reliera la gare Saint Lazare à Mantes-la-Jolie par La Défense, permettra la création d’un véritable pôle gare. En parallèle, le TCSP, une nouvelle offre de transport en commun à haut niveau de services, reliera le pôle gare à Rosny-sur-Seine en passant par le Val Fourré. En garantissant un temps de parcours et une fréquence de passage, y compris en heures creuses et les week-ends, le Tzen contribuera à développer la capacité des habitants à se déplacer pour aller travailler ou se divertir en dehors du quartier et à mieux intégrer le Val Fourré dans le tissu urbain de l’agglomération.
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INTÉGRER LE VAL FOURRE DANS LA VILLE L’agglomération mantaise, qui s’inscrit dans la dynamique de l’OIN Seine Aval, poursuit un développement de pôle régional. Les projets engagés de Mantes Université et Mantes Innovaparc permettent de créer, en lien avec les centres anciens de Mantes-la-Ville et Mantes-la-Jolie, un cœur d’agglomération doté d’équipements d’intérêt régional ou d’agglomération. Au-delà des opérations concernant la constitution du cœur de l’agglomération, des perspectives de développement importantes sont actées, essentiellement à l’ouest, avec le développement de l’éco-quartier fluvial Mantes Rosny-sur-Seine. Son développement offre un potentiel d’intégration exceptionnel au Val Fourré en le faisant passer d’un statut de quartier en fin de ville à une intégration complète à l’agglomération mantaise.
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RENFORCER L'ATTRACTIVITÉ DU CŒUR DU VAL FOURRE La dalle constitue le centre du Val Fourré au sens géographique et économique. C’est sur la dalle que s’est implanté depuis l’origine du quartier un centre commercial d’environ 90 boutiques et que se tient trois fois par semaine un marché forain d’une exceptionnelle envergure. Afin d’aménager l’espace public et de redynamiser l’activité commerciale sédentaire, une stratégie de reconquête de la dalle est mise en œuvre avec la volonté de mixer les fonctions d’animations, de commerces, de services publics et d’activités. L’enjeu est d’accompagner le changement du Val fourré, en lien notamment avec l’arrivée de nouvelles populations et de nouveaux services comme le futur TCSP. C'est dans cette optique que l'ensemble des partenaires et plus particulièrement la Ville de Mantes-la-Jolie et l'EPAMSA travaillent à la mise en œuvre d’une nouvelle polarité commerciale sur la dalle qui puisse être dotée d’une enseigne nationale. Cette polarité commerciale sera attractive pour les habitants du futur écoquartier fluvial Mantes Rosny-sur-Seine et d’ailleurs, venant ainsi conforter le rayonnement actuel déjà fort du marché. L’objectif recherché est de renforcer l’attractivité du Val Fourré au-delà de ses frontières, tout comme l’avais permis le nouveau centre aquatique Aqualude ouvert en 2011. Elle sera complétée par une nouvelle offre de logements et la création d’un équipement qui favorise l’animation de la dalle.
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LUTTER CONTRE LA PRÉCARITÉ ÉNERGÉTIQUE DANS LES COPROPRIÉTÉS Dans le contexte du Grenelle de l’Environnement, les efforts publics, orientés ces vingt dernières années vers le parc de logement social dont la réhabilitation est aujourd’hui quasiment terminée, doivent aujourd’hui se tourner sur la réhabilitation thermique des copropriétés pour éviter un décrochage de ce marché face à l’émergence d’un nouveau parc doté des dernières normes environnementales en vigueur. Dans cette optique, l'EPAMSA et la Ville de Mantes-la-Jolie interviennent en faveur du redressement de ce parc de logements depuis le début des années 2000, accompagnent aujourd’hui trois copropriétés dans une démarche de Contrat de Performance Energétique. Le CPE est un outil complémentaire du dispositif d’OPAH piloté par la Communauté d’Agglomération de Mantes en Yvelines qui permettra de réaliser des travaux d’isolation thermique tout en garantissant des économies d’énergie. L’enjeu est de diminuer les charges des habitants, notamment de chauffage, aujourd’hui incompatibles avec la capacité financières des copropriétaires. L’objectif est de traiter toutes les copropriétés pour lutter contre la précarité énergétique de tous les ménages propriétaires ou locataires du Val Fourré. Les actions de réhabilitation thermique du parc social et aujourd’hui des copropriétés ont profité de la dynamique de projet offerte par la modification sur le chauffage urbain menée par la ville desservant tout le Val Fourré ayant permis une baisse de 30% de la facture énergétique : renégociation du contrat de fourniture énergétique, pédagogie et communication auprès des abonnés et surtout changement d’énergie vers une chaleur verte (plus de 70% biomasse).
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RELEVER LE DÉFI DU DÉVELOPPEMENT DURABLE DANS LES QUARTIERS L’enjeu du développement du Val Fourré doit porter une ambition et une exigence en termes de qualité urbaine et de développement durable. Le rapport au grand paysage des coteaux de Seine, l’opportunité de l’aménagement de l’éco-quartier, l’intégration du bus à haut niveau de service (TZCSP), les réflexions en matière d’efficacité énergétique constituent autant de leviers d’actions à activer pour relever le potentiel du quartier et l’inscrire durablement comme un élément dynamique de l’agglomération mantaise. D’ores et déjà, la réalisation en 2014 du bassin écologique dans le quartier des Peintres Médecins renforcera la qualité paysagère et la biodiversité au sein du Val Fourré et apportera un cadre de vie plus agréable. Il s’inscrit dans une logique de continuité et d’intégration de l’eau dans la conception urbaine. Dans une logique environnementale, paysagère et écologique, le bassin permettra de traiter écologiquement une grande partie des eaux de pluie du quartier avec une infiltration maximale.
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POINT LABELLISATION ECOQUARTIER 2015 //FAIRE DU VAL FOURRE UN ECOQUARTIER INTÉGRÉ AU TERRITOIRE
En décembre 2014, le quartier du Val Fourré a obtenu la mention « engagé dans la labellisation EcoQuartier » sur la base d’un dossier déposé par l’EPAMSA, en sa qualité de direction de projet du Projet de Rénovation Urbaine du Mantois en collaboration avec la Ville de Mantes-la-Jolie. Pour poursuivre cette démarche, la ville de Mantes-la-Jolie candidate en 2015 à l’obtention du label pour l’ensemble des opérations menées dans le secteur nord du Val Fourré.
Ce secteur est cohérent sur un plan géographique et des logiques d’interventions urbaines.
Il comprend quatre quartiers contigus :
- les Peintres,
- les Médecins,
- les Explorateurs,
- les Garennes.
Ce secteur est délimité :
- à l’ouest et au nord par le boulevard Sully,
- à l’est par l’avenue Albert Camus,
- au sud par la rues Nungesser et Coli, Marcel Doret, Docteur Bretonneau et des Garennes.
En termes de logique d’intervention urbaine, ce secteur a bénéficié d’un investissement majeur depuis près d’une dizaine d’années dans le cadre de la convention de rénovation urbaine signée avec l’ANRU pour la période 2005-2016. L’objectif était d’intervenir globalement pour transformer radicalement l’image du Val Fourré et les conditions de vie de ses habitants. Ces interventions ne se résument pas à une simple juxtaposition d’opérations isolées mais portent une véritable stratégie de renouvellement urbain. Ainsi, une vingtaine d’opérations d’investissements portée par différentes maîtrises d’ouvrage ont été réalisées et concernent des réhabilitations thermiques, des résidentialisations paysagères, des aménagements d’espace public, la création ou la réhabilitation d’équipements publics. Il est à noter que la Ville de Mantes-la-Jolie se dote d'un cahier de prescriptions
La quasi intégralité des opérations est achevée, seuls trois chantiers sont encore en cours de travaux :
- la démolition de la cage d’escalier du 10 rue Charles de Foucault dans le quartier des Explorateurs qui va permettre la prolongation d’une voie de désenclavement de tout ce secteur nord du Val Fourré. Les travaux de désamiantage ont commencé en mars 2015 pour un achèvement de l’opération prévue début 2016.
- La réalisation de la darse paysagère dans le quartier des Peintres. Les travaux ont commencé en décembre 2014 et doivent s’achever en juin 2016 avec la création du bassin écologique.
- La démolition du centre commercial Fragonard pour permettre la réalisation d’une opération immobilière mixte, commerces en rez-de-chaussée et logements aux étages. Les opérations de déménagement des commerçants sont en cours pour une démolition prévue à la fin de l’année 2015.
Ces opérations de renouvellement urbain ont été réalisées dans une démarche d’aménagement durable, de matière itérative entre les différentes maîtrises d’ouvrage et les maîtres d’œuvre dans un souci de pragmatisme, d’intelligence de projet et d’ambition raisonnée entre exigences, coûts et incidences sur la gestion future.
C’est dans cette optique qu’on peut citer la réalisation des bornes enterrées, de différentes réhabilitations thermiques du parc social, de résidentialisation douce, de parkings paysagés, … Ces opérations ne sont pas forcément novatrices, mais elles visent une qualité d’aménagement égale à celle pratiquée sur le reste du territoire. D’autres projets se placent davantage dans une logique d’innovation, par exemple avec le bassin écologique et la construction de l’Aqualude. Il s’agit de faire au Val Fourré des projets novateurs sur le plan de la conception et de la réalisation, pour être dans une logique d’excellence. C’est le sens de l’engagement dans la labellisation EcoQuartier. C'est dans cette optique que la Ville de Mantes-la-Jolie lance la rédaction d'un cahier de préconisations environnementales.
Le dossier de candidature actualise les éléments présentés en 2014 et vise à répondre aux remarques émises par les experts lors de l’examen du dossier en 2014. Elles portent sur :
- les liens entre les différents secteurs du Val Fourré,
- la concertation avec les habitants,
- la place de la voiture et les modes actifs,
- le choix du mobilier urbain,
- la gestion des friches,
- la densification,
- la qualité architecturale,
- l’évaluation.