ÉcoQuartier

BOUCICAUT

Lieu Paris (75)

OpérationRenouvellement - Quartier existant

ContexteCentre

Description

Situé à l’ouest du 15ème arrondissement, le site de l’ancien hôpital Boucicaut occupe une emprise d’environ 3 hectares à près de 700 mètres à vol d’oiseau de la Seine.

Inauguré à la fin du 19ème siècle, l’hôpital Boucicaut était l’œuvre des architectes Legros, père et fils. Il portait le nom de sa fondatrice, Marguerite Boucicaut, veuve d’Aristide Boucicaut, propriétaire-promoteur des grands magasins du Bon Marché, qui légua une partie de sa fortune à l'Assistance Publique pour la construction de cet « hôpital moderne ». Composé de petits pavillons séparés les uns des autres par des jardins, ce parti architectural évitait les contagions infectieuses répondant ainsi aux nouveaux concepts médicaux et hygiénistes de Pasteur.

À partir des années 20, l’hôpital se transforme pour répondre aux progrès de la médecine. D’abord menées dans le respect du caractère des bâtiments d’origine, ces transformations vont, dès les années 50 et 60, altérer l’image du site : constructions hétéroclites, recul des espaces verts au profit des bâtiments, aménagement de parkings. À l’origine ouvert sur les rues voisines – rue de la Convention, rue de Lourmel, rue des Cévennes et rue Lacordaire – le site s’est progressivement fermé et coupé du quartier.

Un siècle après leur ouverture, les services de l’hôpital Boucicaut ont intégré les bâtiments du nouvel hôpital européen Georges-Pompidou. L’hôpital a fermé officiellement à la fin de l’année 2000, libérant un terrain d'une emprise disponible de près de 3 hectares (29.648m²), constituant un enjeu majeur de développement et de renouvellement urbain pour le 15ème arrondissement.

Les objectifs d’aménagement consistent à désenclaver le site pour l’ouvrir aux riverains, tout en préservant sa mémoire, ainsi que son patrimoine architectural et paysager.

De même, la ZAC Boucicaut se réapproprie la vocation philanthropique originelle du lieu en ayant une programmation comportant de nombreux équipements et structures à vocation sociale : maisons relais pour femmes en difficulté, appartements hospitaliers pour personnes âgées dépendantes, résidence sociale pour travailleurs migrants, foyers et centres d’accueil de jour pour personnes handicapées... Développement durable, biodiversité, mixité sociale et générationnelle sont également les objectifs de ce projet.

Après la cessation de l’activité hospitalière, la reconversion du site a été scindée en deux secteurs distincts, correspondant à deux phases d’aménagement (phase 1 et 2). La 1ère phase, d’une surface d’environ 1 hectare, a accueilli une école dans l’ancien pavillon d’accueil de l’hôpital dès 2003.

En septembre 2003, la Ville de Paris a adopté un schéma d’aménagement d’ensemble du site et une première phase d’aménagement du site a été lancée avec la signature d’une convention publique d’aménagement conclue entre la Ville de Paris et la SemPariSeine, sur la période 2003-2009. Cette première phase a permis la réalisation du programme suivant :

  • 5 500 m² environ de logements sociaux ;
  • 650 m² environ d’activités commerciales ;
  • une crèche municipale de 60 berceaux dans un bâtiment réhabilité, le pavillonLenègre ;
  • un équipement privé destiné à l’accueil de personnes handicapées implanté principalement dans le pavillon Lenègre ;
  • un parking souterrain de 54 places ;
  • des espaces verts et une nouvelle voie piétonne, le long du Pavillon Lenègre.

En parallèle, environ deux hectares du site ont été loués à établissement Public du Campus de Jussieu afin d’accueillir les laboratoires de recherche de l’université pendant les travaux de désamiantage des locaux de Jussieu et ce jusqu’en décembre 2010.

En 2007, une zone d’aménagement concerté a été créée pour mener à bien la 2ème phase de cette opération et la SemPariSeine a été désignée aménageur en mai 2009.

Le programme à réaliser propose une grande diversité des logements : logements sociaux, à loyer maîtrisé, logements en accession à la propriété ainsi qu’une résidence sociale pour travailleurs migrants. Une pépinière d’entreprises et des commerces occupent l’un des anciens pavillons de l’hôpital, réhabilité. Un espace culturel et un foyer pour adultes handicapés trouvent place en rez de chaussé de différents bâtiments.

Les études préalables ont défini le nombre de lots à réaliser au regard du programme, ainsi que l'implantation des équipements. Des fiches de lots ont ensuite précisé la volumétrie des bâtiments, défini leurs accès, leur implantation et proposé des choix de matériaux. Le projet urbain dépasse largement les ambitions locales et règlementaires, mettant très fortement en avant les thématiques de l’énergie, de la gestion des eaux pluviales et de la biodiversité. Par l’intermédiaire des Cahiers des charges de cession de terrain, l’aménageur impose aux constructeurs l’ensemble des exigences relatives à l’aménagement urbain, au développement durable et à l’insertion sociale. Ainsi, sont notamment annexés au CCCT (lui-même annexé à l’acte de vente) :

  • une fiche de lot établie par l’architecte coordonnateur pour orienter la conception architecturale des bâtiments (positionnement des accès, choix des matériaux…),
  • un cahier de prescriptions environnementales et de développement durable (CPEDD) rédigé par l’équipe d’AMO en charge du développement durable et adapté aux possibilités inhérentes à chaque lot,
  • une charte chantier à faibles nuisances adaptée à chaque lot selon sa localisation, notamment vis-à-vis des riverains,
  • une clause type relative à l’insertion sociale à insérer dans les marchés de travaux par les constructeurs.

Par ailleurs, des séquestres sont retenus par l’aménageur auprès des promoteurs privés :

  • 5% du prix de vente HT lors de la signature de la promesse de vente pour assurer le respect des exigences relatives au développement durable. Le séquestre est libéré par partie aux différentes étapes des études (70%), puis à la fin du chantier (30%) ;
  • 1% du prix de vente HT lors de la signature de l’acte de vente pour assurer le respect de l’exigence en termes d’insertion sociale. Le séquestre est libéré à l’achèvement des travaux si l’objectif est atteint.

Investi d’un objectif de consommation moindre, la conception bioclimatique a été favorisée avec des orientations choisies en fonction de l’ensoleillement. Les compositions des parois extérieures, étudiées pour augmenter les performances thermiques, sont doublées de vitrages adaptés à chaque orientation afin de maximiser les apports solaires hivernaux et de limiter les surchauffes estivales. La production d’eau chaude est assurée par des panneaux solaires thermiques et l’ensemble du quartier relié au réseau de Chauffage Urbain.

L’infiltration des eaux de pluie in situ est favorisée avec plus de la moitié de la surface de l’opération perméable, notamment grâce à la végétalisation des toitures et l’infiltration totale des eaux pluviales sur les espaces publics.

Enfin, la ZAC Boucicaut a été désignée, par la Ville de Paris, opération pilote en matière de biodiversité. Cette volonté se traduit concrètement par des dispositifs d’accueil de type nichoirs à oiseau, pollinisateur sauvage et à chauve-souris, ruches, un choix d’essences sélectionnées en faveur des plantes régionales, des passages à micro faune aménagés dans les murets de clôture… Le déroulement des travaux est placé sous le signe de l’insertion sociale puisque 6% des heures travaillées sur les chantiers sont réservées à des personnes habituellement éloignées de l’emploi (chômeurs longue durée, travailleurs handicapés, jeunes sans qualification…). Cette démarche est suivie par la Fondation Agir Contre l’Exclusion, pour le compte de la SemPariSeine.

Démarrées en 2012, les premières constructions ont été livrées. Les deux derniers chantiers démarreront mi 2014. Au cœur du nouveau quartier, le square de l’ancien hôpital sera requalifié, agrandi et ouvert au public mi 2015. Le quartier, entièrement piéton, s’achèvera en 2016.

Adresse

La ZAC Boucicaut est située dans le 15ème arrondissement, entre les rues de la Convention au Nord, de Lourmel à l’Est, des Cévennes au Sud et Lacordaire à l’Ouest.