Description
Projet urbain quartier nord, qui se décline en deux opérations :
- Ecoquartier Victor Hugo (candidat label en 2011)
- Projet de renouvellement urbain et social de la Pierre Plate
La Ville de Bagneux a très tôt engagé une réflexion sur la mutabilité du quartier nord. En effet, avec le prolongement de la ligne 4, attendu par les Balnéolais depuis plus de 50 ans et confirmé dans les années 2000, la municipalité a souhaité anticiper les mutations foncières autour du terminus de la ligne 4 et profiter du métro pour développer l’attractivité économique de son territoire. C’est ainsi qu’en 2007, la ZAC Victor Hugo est créée avec une forte dominante économique, pour répondre à l’objectif de rééquilibrage du rapport emploi-habitat sur la commune.
Avec la nouvelle équipe municipale en 2008 et dans la logique des réflexions menées au niveau national et régional sur le développement durable, la ZAC a été modifiée en 2010 pour devenir un véritable écoquartier.
La Ville a en effet souhaité renforcer ses exigences sur les aspects environnementaux pour concevoir un projet durable. On peut souligner les exigences suivantes :
- définir un nouveau découpage du territoire pour permettre des îlots franchissables
- tisser des liens avec les quartiers environnants
- structurer le quartier avec une trame verte comme fil conducteur
- limiter la place de la voiture
- limiter les consommations énergétiques
- encourager le tri sélectif des déchets et initier une politique de compostage
- favoriser la perméabilité des sols et développer les surfaces de pleine terre
- traiter les eaux pluviales par une gestion alternative
- faciliter les modes de déplacements doux.
La Ville a alors modifié la programmation et les principes d’aménagement de la ZAC afin de développer :
- une mixité fonctionnelle à l’échelle des lots et autant que possible des bâtiments mêlant logements, commerces, bureaux et équipements, permettant de créer une ville plurielle qui offre une mixité d’usages et mixité sociale.
- Des espaces publics qui renforcent notamment les mobilités douces avec la création d’une coulée verte connectant les jardins ouvriers au nord jusqu’au parc Robespierre au sud. Cette coulée verte est ponctuée de nouveaux espaces verts qui offrent une variété d’usages et assure le rôle de corridor de biodiversité. Sont également créées et requalifiées des voies sur lesquelles l’emprise de la voiture est réduite laissant davantage de places aux bus et piétons par l’élargissement des trottoirs.
- De nouveaux équipements répondant aux besoins de la population avec la reconstruction et extension d’une crèche de 90 berceaux et d’un nouveau groupe scolaire et centre de loisirs.
Enfin, la municipalité souhaite faire de son écoquartier un véritable laboratoire d’expérimentation et de participation des habitants dans la fabrication de la ville. Elle ouvre ainsi en 2010 la Maison du projet, lieu d’information, d’exposition, de débat avec les habitants et de partenariat avec les acteurs locaux. Elle implique les habitants dans le devenir de leur ville : agir sur son cadre de vie, s’exprimer et débattre, participer aux choix, construire ensemble. Une véritable démarche de concertation, voire de co-conception, s’est enclenchée dès 2010 avec, entre autres :
- des ateliers de coproduction, où architectes, urbanistes et paysagistes échangent avec les habitants,
- des balades « hors les murs » qui permettent la visite d’autres opérations d’aménagement répondant aux préoccupations balnéolaises (traitement de la densité, espaces verts développant une gestion différenciée, traduction de la mixité fonctionnelle…),
- des ateliers pédagogiques avec les écoles et collège du quartier, les centres de loisirs de la ville, le Conseil des enfants
- des évènements festifs touchant un public plus nombreux telle qu’une inauguration fictive de la gare du Grand Paris avec une compagnie des arts de la rue,
- des réunions publiques pour présenter et arrêter auprès d’un public plus important les grandes avancées du projet
- des conférences et formations avec l’intervention d’experts pour sensibiliser les habitants au processus de fabrication de la ville ou traiter de questions spécifiques ….
Avec la confirmation en 2011 de l’interconnexion du métro du Grand Paris et de la ligne 4, la municipalité est confortée dans son souhait de renforcer la programmation et ses exigences sur la ZAC. L’arrivée du Grand Paris inscrit alors Bagneux dans la métropole parisienne et amplifie le rayonnement de ses projets. La réflexion s’élargit au quartier nord dans lequel on distingue deux secteurs de projet : à l’est la ZAC écoquartier Victor Hugo
- à l’ouest le Projet de Renouvellement Urbain et Social de la Pierre Plate.
L’îlot gare, secteur où se connecte les deux métros (ligne 4 et ligne 15), au cœur du quartier nord, est non seulement le pivot des deux projets mais aussi une nouvelle centralité de la ville. La Ville souhaite faire de cet îlot un lieu de rencontres, d’animation, de vie pour les balnéolais, véritable espace fédérateur qui va au delà du pôle d’intermodalité créé par les deux métros et l’offre bus.
Dans le contexte de l’élaboration du Contrat de développement territorial Sciences et Santé, la municipalité enclenche dés 2012 une réflexion sur l’ensemble du territoire communal afin de penser un développement harmonieux et équilibré. L’objectif pour Bagneux est bien de prendre sa place dans la construction d’une métropole parisienne plus équilibrée où les écarts de richesse entre collectivités, les écarts de peuplement et les besoins sociaux d’une ville à l’autre se réduisent. La municipalité souhaite faire de Bagneux une ville qui promeut un développement durable et soutenable, en matière d’énergie comme de déplacements, de biodiversité comme de paysage. Mais aussi une ville qui recherche la complémentarité des territoires plutôt que leur mise en concurrence et leur spécialisation. C’est ainsi que trois sites stratégiques majeurs de dimension métropolitaine ont été inscrits dans le cadre du contrat de développement territorial Science et Santé. Ces sites complexes, occupés, contraints (présence de carrières souterraines, pollution) sont la matière première de projets ambitieux, dont les contraintes sont aussi les ressources du projet. Ils représentent près de 12 hectares sur le site de la zone industrielle, 16 hectares sur le site des Mathurins, actuellement occupés par la Délégation Générale de l’Armement (départ prévu pour fin 2015), plus de 40 hectares dans le quartier Nord de la ville qui va se développer et se régénérer autour de la gare d’interconnexion des métros Ligne 4 et de la ligne 15.
Pour le quartier nord, la Ville profite donc de la dynamique enclenchée par les deux métros et aussi des premières opérations sur la ZAC Ecoquartier Victor Hugo, pour lancer le renouvellement de la cité de la Pierre Plate. En effet, malgré l’attractivité des métros, le risque est fort d’un décrochage social de la Pierre Plate et d’un clivage territorial. Dans ce sens, la Ville dépose à l’automne 2013 une candidature à l’ANRU dont l’éligibilité est confirmée en mars 2015. Deux séquences de travail en lien étroit avec les services de l’Etat vont s’enclencher :la première porte sur la préparation du protocole de préfiguration du Projet de renouvellement urbain qui doit aboutir en juin 2015, pour préparer les conditions de mise en œuvre du PNRU pour aboutir à la convention PNRU qui devra être signée en juin 2016.
Le projet urbain du quartier nord répond, que ce soit l’écoquartier Victor Hugo ou le PRUS de la Pierre Plate, aux objectifs suivants :
- faire de la gare le point central du quartier
- favoriser la création d’emplois et le développement économique
- relier plus fortement les quartiers entre eux
- fabriquer une densité maîtrisée autour de la gare
- valoriser le végétal et structurer le quartier par une trame verte
- intégrer les préoccupations environnementales
- favoriser la mixité des programmes et la mixité sociale
- marquer l’entrée de ville par un traitement architectural affirmé.
En conclusion, le quartier nord, territoire aujourd’hui en devenir qui s’inscrit dans la métropole parisienne avec l’interconnexion des métros lignes 4 et 15 du Grand Paris Express, va connaître de profondes transformations. La Ville a souhaité profité de cette dynamique pour développer un projet urbain ambitieux qui s’attache à développer :
- une mixité sociale par l’accueil de nouvelles populations tout en maintenant les habitants actuels et en particulier les ménages modestes
- une mixité fonctionnelle afin de permettre une ville vivante à n’importe quel moment du jour, de la semaine et de l’année, où l’on travaille, habite, se divertit, se rencontre…
- des espaces publics qualitatifs et confortables, laissant une place généreuse aux modes doux et diminuant l’emprise de la voiture une trame verte structurant le quartier autour du pôle gare, connectant les différents espaces verts existants ou à créer, offrant une variété d’usages et favorisant la biodiversité
- des exigences au niveau des performances énergétiques des constructions et aménagements mais aussi en terme de gestion durable.
Ce projet se construit en cohérence avec le reste de la ville dans un souci de développement harmonieux, équilibré et répondant à tous les besoins. Le quartier n’est pas pensé seul mais dans le cadre d’un projet de ville.
Enfin ce projet se construit avec ses habitants afin de réussir au mieux ce tournant pour la commune et répondre à l’enjeu du vivre ensemble.