ÉcoQuartier

Ecoquartier de Montévrain

Lieu Montévrain (77)

OpérationRenouvellement - Quartier existant

ContextePériphérie

Description

La commune de Montévrain est située à 37km à l’est de Paris, elle jouxte Serris et Chessy. Elle s’insère dans la ceinture verte régionale d’île de France. Montévrain appartient à deux grands ensembles paysagers typiques de Seine-et-Marne : les rebords de la Brie Boisée, grand plateau agricole au relief peu marqué, et la vallée de la Marne. Les talwegs créés par les petits cours d’eau, affluents de la Marne, forment des vallons aux tracés sinueux qui délimitent l’emprise de la commune. Les enjeux initiaux de l’écoquartier de Montévrain étaient les suivants : comment créer un urbanisme à échelle humaine avec une forte identité locale, en renouvelant le modèle urbain de la Ville Nouvelle ? De par l’historique de ce projet et la mise en œuvre progressive des exigences environnementales, la conception de cet écoquartier représente un exemple parlant des changements opérés dans la manière de penser la ville et l’aménagement urbain.

Ce projet d’extension urbaine a été initié dans les années 90, parallèlement à la construction du premier parc de loisirs Disneyland et l’élaboration du schéma directeur de la Ville Nouvelle. En 1991, EPAMARNE, la commune et la SEM de Montévrain ont signé un accord général visant à définir les méthodes de développement urbain de Montévrain. Dès le départ, la condition de la mixité fonctionnelle et d’un développement résidentiel dense ont été mis en avant pour développer un nouveau pôle urbain attractif. L’ouverture de la gare TGV Marne-la-Vallée/ Chessy en 1994 et la mise en service de la gare RER Montévrain Val d’Europe sur la ligne A en 2001 marquent le rattachement des secteurs 3 et 4 de Marne-la Vallée à la capitale. C’est aussi ce qui a appuyé la pertinence d’un projet urbain durable sur cette zone. L’ambition écologique du projet est marquée dès le début par la Charte de Qualité Environnementale de la ZAC du Clos Rose et le parc du Mont Evrin. En 2009, EPAMARNE s’engage dans le renforcement d’un développement urbain durable en signant une convention Ecoquartier avec l’Etat, fait appel à un Assistant à Maîtrise d’Ouvrage spécialisé dans le développement durable (RE-Sources mandataire), et lance une nouvelle étude de programmation. À partir de cette date, une démarche d’intégration du développement durable au projet est consolidée. Elle se traduit dans la mise en œuvre de principes de gouvernance et de management environnemental spécifiques au projet : des ateliers avec les habitants pour élaborer la charte de développement durable de l’écoquartier (signée par la commune et EPAMARNE en 2011), des prescriptions environnementales et de développement durable déclinant concrètement la charte, des Lettres du Projet pour informer les montévrinois de l’avancement de l’écoquartier, des outils de suivi et un système d’évaluation et d’amélioration en continu, etc…

L’écoquartier s'est développé principalement selon un axe nord-ouest/ sud-est, autour de deux pivots : le centre-bourg de Montévrain et son extension, essentiellement pavillonnaire, et le centre urbain Val d'Europe à Serris et Chessy, d’inspiration néo-haussmannienne. Sur un périmètre de 153 ha, l'écoquartier a pour rôle de réunir et recréer du lien entre ces formes urbaines si différentes. Pour cela, il s’appuie notamment sur le parc du Mont Evrin, armature verte du quartier, et le cœur agro-urbain qui vise à relier et remettre les valeurs paysagères du territoire dans le projet urbain. L’écoquartier de Montévrain est constitué de plusieurs ZAC. La ZAC Montévrain-Val d’Europe, à dominante de logements et équipements, est le centre de l’écoquartier et accueille également le cœur agro-urbain (au nord-ouest). Elle est ceinturée par des secteurs plus spécifiques, créant des polarités fonctionnelles proches les unes des autres :

  • La ZAC de la Charbonnière est principalement dédiée aux activités (au nord-est)
  • La ZAC de Montévrain Université, à dominante tertiaire et universitaire, positionnée au sud de la gare RER
  • La ZAC du Clos Rose, à dominante d’activités et de commerces (au sud-ouest) Grâce à la mixité de programmation qu’il propose, l'écoquartier joue un rôle important dans le nouvel équilibre communal et intercommunal. À terme, l’écoquartier de Montévrain accueillera plus de 7 000 habitants.

Sur le site, les enjeux paysagers se situent avant tout dans le traitement des interfaces entre espaces ouverts et construits et dans la mise en valeur des parcs, bois urbains et bassins de rétention des eaux pluviales présents sur le territoire. Ces différentes typologies de paysage tendent ainsi à consolider la trame verte à l'échelle du projet d’écoquartier de Montévrain. Le parc du Mont Evrin, espace de nature de 19 ha, constitue l’épine dorsale de l’écoquartier. Ce parc urbain assure une trame verte, un axe de mobilité douce entre le bourg et le quartier du Val d’Europe et la cohérence d’ensemble des aménagements réalisés et en cours. Les différents paysages des milieux environnants y sont représentés : prairie, vergers, bois ; les fruits et les baies des vergers sont récoltés par les montévrinois.

Depuis 2011, une nouvelle équipe de maîtrise d’œuvre urbaine (AtelierphilippeMadec mandataire) a réalisé un plan guide, associant à nouveau les habitants lors de Rendez-Vous, et traduisant concrètement les objectifs de la charte de développement durable. Ce sont les valeurs paysagères qui fondent le projet urbain au service de la qualité de vie, autour de 4 axes forts : 1) Un des éléments phares de cet écoquartier est la mise en place d’un cœur agro-urbain pour développer les continuités paysagères et écologiques. Cet espace est un lieu de production agricole biologique pour des filières courtes de consommation de produits locaux. Sur une superficie de 17 ha à l’ouest du quartier et en relation directe avec les franges de l’écoquartier, il comprend une zone de maraîchage dédiée à la production, un espace de stockage de vente directe pour la consommation locale. Les différentes zones de production sont implantées entre des haies ou bosquets afin d’offrir une protection contre les effets du vent et de constituer des habitats naturels pour la petite faune locale. Le cœur agro-urbain est entouré de lisières urbaines. Ce sont des transitions douces entre les quartiers habités et le cœur agro-urbain pour proposer de nouveaux modes d’habitat. Elles sont composées d’équipements publics, d’espaces publics à vocation de détente et de loisirs et de cheminements doux. Elles forment de multiples ouvertures et percées visuelles vers l’espace agricole, des continuités de nature au cœur des espaces bâtis, des rues, venelles et places… Au nord-est, des jardins familiaux trouvent leur place à proximité du futur lycée, en lien avec le parc du Mont Evrin. Ils viennent créer des lieux de convivialité et sensibiliser les habitants à l’agriculture urbaine. 2) Le quartier de Montévrain donne la priorité aux circulations douces en hiérarchisant les différents modes de déplacements : piéton, cycle, transport en commun, puis voiture. Le but est de favoriser les modes actifs en créant un espace public le plus confortable possible pour le piéton et le cycliste : confort d’usage, choix des matériaux, fluidité des parcours, trame de circulation englobant tous les équipements publics, offre de stationnements sécurisés pour les vélos, etc. Un travail est réalisé pour nuancer les ambiances des espaces publics par typologie de lieu, leur donnant une identité et une cohérence dans le quartier. Les habitants peuvent ainsi se repérer, circuler et se rencontrer dans ces espaces ouverts les uns aux autres. Les parcours et l’enchaînement des espaces publics sont hiérarchisés entre places, rues et jardins ouverts et favorisent les déplacements piétons, en créant des « raccourcis » par rapport aux voies automobiles. Dans l’aménagement des places, des rues et des parcs, les traitements de sols perméables sont privilégiés pour permettre l’infiltration des eaux pluie. La forte végétalisation des espaces publics est une préoccupation majeure pour limiter les îlots de chaleurs et favoriser la biodiversité en milieu urbain. Dans le même temps, la place de la voiture dans l’espace public est limitée (parking relais, poches de stationnement, stationnement souterrain), l’objectif étant d’inciter au maximum au report modal en faveur des modes actifs pour les déplacements de proximité, et des transports en commun pour les déplacements de plus longue portée. Des bornes de recharges des véhicules électriques ont été installées autour du RER et dans un centre commercial, et un système d’auto partage se met en place. 3) Le projet multiplie les lieux de rencontre pour les résidents sur le quartier, en particulier autour des équipements publics et des commerces. Les espaces publics sont conçus et organisés de manière à favoriser l’émergence de petites polarités urbaines (groupes scolaires, complexe sportif, collège, salle des fêtes, mairie annexe…). Ils sont soutenus par une architecture cohérente et une porosité entre les lots. Tous ces espaces sont facilement accessibles à pied et à vélo, en toute sécurité. 4) Les formes urbaines des îlots en conception sont différentes de celles déjà présentes sur le site. Le pari a été fait de proposer une offre en logements plus variée, entre habitat intermédiaire et collectif, afin de concilier densité et désir de maison individuelle, et de renforcer la mixité fonctionnelle au sein d’une même opération. Les exigences de qualité architecturale sont fortes pour une architecture contemporaine qui réinterpréte les modèles patrimoniaux. La conception bioclimatique des opérations allie réduction de l’empreinte écologique du quartier, sobriété énergétique, énergies renouvelables, coûts d’usage faibles et conforts d’usages élevés pour les montévrinois d’aujourd’hui et de demain.

Adresse

Sud de la commune de Montévrain