ÉcoQuartier

Lotissement des Coccinelles

Lieu Sainte-Croix-aux-Mines (68)

OpérationRenouvellement - Quartier existant

ContexteCentre

Description

À l'origine de ce projet, les élus de la commune de Sainte-Croix-aux-Mines souhaitaient diversifier l’offre en logements disponibles dans la ville et proposer des habitations intermédiaires, entre maisons « traditionnelles » sur grands terrains et appartements. Mais cette nouvelle offre de logements se fera sans consommer de nouvelles terres agricoles, précieuses dans un territoire de moyenne montagne. Un terrain, une friche ferroviaire propriété du Conseil Général du Haut-Rhin, était idéalement situé : proche du centre ville et du Parc de la Villa Burrus, il bénéficie de services de proximité et d’un cadre de vie potentiellement agréable. Très vite, la commune a constitué des partenariats : le Département du Haut-Rhin, la Région Alsace, la SEMHA (Société d’Économie Mixte de Haute Alsace), le CAUE du Haut-Rhin et le Parc naturel régional des Ballons des Vosges. En 2003, études préalables et cahier des charges sont réalisés, pour aboutir à une mise en concurrence sur concours de maîtrise d’oeuvre. Le lotissement sera innovant. Il devra optimiser la surface disponible, limiter l’emprise de la voiture, valoriser la piste cyclable qui borde le site, offrir une architecture contemporaine flexible, susceptible d’évoluer selon les désirs des occupants, développer des constructions économes en énergie, légères (la nature du sol interdit la réalisation de sous-sol) et valorisant la filière bois. Une attention particulière sera portée à la gestion des eaux pluviales. Une équipe de maîtrise d’œuvre fut désignée, représentée par l’agence d’architecture G-Studio. Répondant pleinement aux exigences de la commune, le projet proposé permettra notamment d’éviter toute création de voirie. L’architecture atypique et innovante proposée conduit les élèves de l’école de la ville à nommer l’opération : ce sera le lotissement des Coccinelles. Mais l’innovation en milieu rural ne coule pas de source, d’autant moins dans une vallée fragile économiquement et socialement. Au fil de la concrétisation du projet, les difficultés apparaissent, malgré les efforts qui ont conduit à réaliser trois « maisons prototypes », chacune portée par des acteurs différents : la SEMHA, les architectes et le charpentier. En 2008, la crise économique frappe de plein fouet le marché de l’immobilier, s’ajoutant à cela un manque de communication entre les acteurs et des difficultés à remettre en cause des habitudes de travail face à un projet atypique. L’opération connut ainsi une situation de blocage. Bien que la cause réelle ne fut pas à imputer à la forme architecturale du projet initial, les élus décidèrent de réagir, sans remettre en question la philosophie du projet et ses fondamentaux. La réglementation fut assouplie en 2011, ouvrant ainsi le lotissement à d’autres formes architecturales et à des usages autres que l’habitation. La situation se débloquera rapidement, suite à l’intérêt d’une entreprise implantée dans la commune voisine et désirant appliquer en un même lieu la modularité de son concept de maisons préfabriquées, modulables et évolutives. Par ailleurs, la volonté des médecins implantés dans la commune de réaliser une maison médicale associée à des logements, au risque de voir disparaître cabinet médical et pharmacie, complètera les nouvelles constructions. À ce jour, seuls 5 lots sont encore libres.

Alors que le risque de voir se transformer cette opération en un lotissement « classique » était grand, le dénouement qu’elle connaît tend d’avantage à enrichir le projet tel que défini initialement. Ce lotissement n'est plus destiné exclusivement à l'habitation, pouvant accueillir des activités professionnelles ou associatives. De nouveaux habitants participent au développement économique et social de la commune et de la vallée. Le cadre de vie des habitants de toute la commune s’est enrichi, grâce à un traitement paysager exemplaire, faisant la part belle à une nature spontanée.

L'intérêt de cette opération réside dans le degré d'innovation recherché tout à la fois dans l'architecture elle-même que par l'évolutivité d'usage qu'offre le bâti, allié à la recherche de la performance environnementale. Il s'agit d'une expérience audacieuse permettant l'appropriation du lieu par les habitants. Une réflexion poussée a été menée sur la hiérarchisation des espaces privés/publics, sur la forme urbaine et le positionnement du bâti sur la parcelle. Cette opération est aujourd’hui pleinement en accord avec le cadre rural de la ville et bien intégrée à son paysage de moyenne montagne. Mais cette opération est surtout la démonstration qu’un projet ne doit pas rester figé, que malgré les difficultés, un projet peut évoluer et s’enrichir, à condition que ses fondements soient solides et en accord avec l’esprit du lieu.

Adresse

Rue des Coccinelles