ÉcoQuartier : l'engagement vers une ouverture internationale

La spécificité du label ÉcoQuartier « à la française » séduit les pays étrangers parce qu'il ne propose pas de modèle type d'ÉcoQuartier, il n'apporte pas de solution toute faite. En revanche, et contrairement aux autres labellisations ou certifications disponibles à l'international, il se fonde sur une grille de questionnements, déclinant chacun des 20 engagements du référentiel, qui permet d'aborder la ville et les territoires durables de façon transversale, intégrée et contextualisée. C'est à chaque pays, à chaque ville, où qu'ils soient, de trouver les réponses qui lui sont propres, avec ambition, mais dans le respect de la culture, de l'histoire, des traditions et des modes de vie.

C'est dans cet esprit et avec cette approche que, depuis trois ans, plusieurs initiatives de mise en œuvre du label ÉcoQuartier ont été accompagnées par le ministère auprès de villes étrangères.

En Asie...

En 2016, le label étape 3 a été remis à la ville de Funabashi au Japon et à son aménageur pour l'opération de Morino, quartier neuf implanté dans une vaste friche industrielle. Funabashi, avec une implication forte de l'association des habitants, a manifesté son souhait auprès de l'ambassade de France au Japon de candidater au label étape 4 dès la campagne 2020.

En Indonésie, la politique d'aménagement est aujourd'hui focalisée sur les sujets de la résilience et de la ville durable. Dans le cadre d'un partenariat, la France s'est engagée à accompagner le gouvernement Indonésien dans cette démarche. Dans ce cadre, et forts de l'appui de l'Agence Française pour le Développement (AFB), 3 grands projets de recomposition de villes en Indonésie devraient être engagés dans les prochaines années en s'appuyant sur le label ÉcoQuartier.

En Amérique...

En 2018, Cali, troisième ville de Colombie, a fait part de son souhait de s'engager dans le processus de labellisation ÉcoQuartier sur son quartier de San Antonio, cœur urbain et touristique en centre-ville, porté par une initiative citoyenne autour des thèmes de l'agriculture urbaine, de la gestion des déchets et de l'économie circulaire. Cali a obtenu le label étape 2 en décembre 2019 et devrait se porter candidate au label étape 3 en 2021. L'étape suivante consiste à l'apport d'un appui méthodologique dans le cadre d'une coopération institutionnelle pour permettre à la Colombie de créer son propre label écoquartier et mettre en place un système de gouvernance du dispositif adapté au contexte colombien.

En fin d'année 2019, la ville de Montréal, déjà pilote de nombreuses actions en faveur de la ville durable, a contacté notre ministère pour faire part de son souhait d'élaborer un référentiel ÉcoQuartier inspiré du référentiel français. Des ateliers de travail doivent être organisés dans le courant du premier semestre pour échanger sur les savoir-faire de chacune des parties, partager des valeurs communes, réfléchir à l'élaboration d'un référentiel et à sa mise en œuvre.

Le sujet des ÉcoQuartiers est au cœur du partenariat entre les gouvernements mexicain et français. Une coopération est en train de se mettre en place suite à un groupe de travail avec le ministère mexicain SEDATU, qui conduira à un plan d'action dans quelques mois. Un site a déjà été pré-identifié à Mexico sur lequel pourrait être mise en œuvre la démarche ÉcoQuartier. Des premiers groupes de travail pourraient ainsi être organisés dès 2020.

En Afrique...

La ville de Gabès en Tunisie a défini une stratégie de développement durable de la ville à l'horizon 2030. Dans ce cadre, elle a réalisé ces deux dernières années un projet d'embellissement du souk de Menzel et qui a donné lieu à des actions dans différents domaines et de nombreuses initiatives citoyennes. La ville de Gabès souhaite aujourd'hui poursuivre ces travaux de réhabilitation de quartier en s'appuyant sur la démarche ÉcoQuartier française dans une approche exemplaire et dans le cadre d'une coopération décentralisée avec la ville de Saint-Brieuc. Un premier séminaire de travail est prévu à l'automne.

L'UEMOA (Union Économique et Monétaire de l'Ouest Africaine) a fait connaître au gouvernement français son projet d'accompagnement de cinq collectivités territoriales à développer un label ÉcoQuartier. L'objectif global est de contribuer à améliorer le cadre de vie et de logement ainsi que la résilience des populations de l'espace UEMOA. L'appui du MTES/MCTRCT pourrait à la fois être un appui méthodologique dans le cadre d'une coopération institutionnelle pour permettre à l'UEMAO de créer son propre label ÉcoQuartier, mais aussi un accompagnement à la mise en œuvre de la démarche ÉcoQuartier sur 5 sites, pour illustrer l'efficience de la démarche et alimenter les réflexions de l'UEMOA. Un sixième site, celui de Bambilor au Sénégal porté par l'ONG Urbamonde en lien avec la FSH (Fédération Sénégalaise des Habitants), sera proposé à l'UEMOA.

En Océanie...

Plusieurs initiatives ont été engagées entre 2015 et 2017 en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie. Des formations et des sensibilisations auprès des élus et des gouvernements locaux y ont organisées. Un comité technique ÉcoQuartier commun aux deux archipels a été créé co-piloté par les représentants des Hauts commissariats et des gouvernements locaux. Si la dynamique semble retombée depuis 2017, des relances seront faites dans les prochains mois en partenariat des associations d'élus.

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